I. PARTIE EXPÉRIMENTALE.
1. TECHNIQUE DE CULTURE IN VITRO DU SAINTPAULIA.
Le Saintpaulia est originaire des forêts
tropicales africaines. Il en existe actuellement une
vingtaine d’espèces dont la plus répandue chez les
pépiniéristes français est Saintpaulia ionantha. Cette plante d’appartement ou de serre tempérée
exige une température minimale de 16°C en hiver. Sa culture est donc très facile en appartement. Elle préfère la mi-ombre au soleil direct, celui-ci
décolorant d’ailleurs ces feuilles.
1° OBJECTIF.
L’objectif de cette expérience est de comprendre la technique de
culture in vitro et son processus physiologique (nous partons d’un
morceau de feuille puis au fur et à mesure du temps nous obtenons une
plante complète en tout point identique à la plante initiale).
2° PRINCIPE.
Nous allons prélever un fragment de feuille
sain sur un Saintpaulia puis, après l’avoir
désinfecté et rincé, nous placerons ce fragment dans un
premier milieu de culture où il pourra se développer. Dès
qu’une touffe de microfeuilles sera assez importante nous placerons
l’explant dans un second milieu où
pourront se développer les racines.
Lorsque les racines
seront assez longues, nous transférerons l’explant en terre,
porté ensuite sous serre avant d’être laissé à
l’air libre.
3° EXPLICATIONS.
La multiplication végétative in vitro du Saintpaulia est une reproduction asexuée (reproduction
végétative artificielle) qui permet la multiplication identique
d’une plante mère en plusieurs autresplantes. Dans des conditions
aseptiques, nous maitrisons absolument cette multiplication et au besoin
nous pouvons faire varier les conditions physiques (lumière,
température, hygrométrie ) et la
composition chimique du milieu.
a - Préparation et désinfection du plan
de travail.
Nous nous lavons soigneusement les mains et les
avant-bras au savon. Ensuite, nous nettoyons le plan de travail à
l’eau de Javel, le bec Bunsen est placé
au centre de cette zone désinfectée et est allumé. Les
instruments (pince, cutter, ciseaux ) sont
également désinfectés dans l’alcool à
brûler.
Avant de commencer la manipulation, il faut
préalablement passer les instruments dans la flamme du bec Bunsen, puis
lors de chaque utilisation leurs extrémités sont plongées dans
l’alcool et passées dans la flamme. Pendant la manipulation, nous
ne devons jamais toucher les extrémités des instruments ou la
feuille de Saintpaulia pour éviter tous risques de contaminations
extérieures.
b - Désinfection de la feuille de Saintpaulia.
Tout d’abord la feuille est
débarrassée de son pétiole (extrémité de la
feuille) puis lavée à l’eau du robinet. Ensuite chaque
feuille est traitée séparément.
On les désinfecte en les mouillants environ 5 minutes dans un liquide vaisselle, puis dans une solution
désinfectante comme de l’eau de Javel. Nous procédons
ensuite au rinçage : nous mettons la feuille
successivement dans 4 verres d’eau déminéralisée et
stérile pendant 5 minutes.
c - Mise en culture.
Nous découpons tout d’abord un morceau de
la feuille prélevéed’un Saintpaulia (explant). Nous posons
le flacon horizontalement sur un support, nous ouvrons
le flacon contenant le milieu de culture SP1 (milieu qui contient les
éléments nutritifs nécessaires au développement
(boursouflures et excroissances) de l’explant) à proximité
de la flamme et nous posons le bouchon sur un tampon imbibé d’eau
de Javel pour garder la stérilité du matériel. Ensuite, nous flambons l’encolure du flacon. Avec la
pince, nous plaçons l’explant dans celui-ci sur le milieu de
culture et on repasse l’encolure du flacon dans
la flamme, puis on le referme. Et enfin nous
conservons le flacon horizontalement à 20-25°C, à la
lumière du jour en évitant l’ensoleillement direct qui
brûlerait la plante. L’éclairage artificiel direct est déconseillé car les lampes provoquent des
surchauffes localisées.
4° ÉVOLUTION ET RÉSULTATS DE LA CULTURE.
a - Évolution sur le milieu SP1.
Au bout de 8 à 10 jours, l’explant commence à gonfler mais
c’est au bout de 4 à 6 semaines qu’apparaissent des
microfeuilles vertes de quelques millimètres. Au bout de 4 semaines,
nous observons des boursouflures et des excroissances.
Cela est dû à une multiplication
cellulaire, on obtient alors un cal (amas) de microfeuilles. Quand les touffes
commencent à être plus grandes, nous pouvons soit les diviser et les repiquer sur le milieu SP1 et donc procéder
à la micropropagation, soit les transférer sur le milieu
d’enracinement SP2 (milieu de culture contenant les
éléments nutritifs nécessaires à ladifférenciation
des cellules et dont à la création de racines).
b - Évolution sur le milieu SP2.
Le cal de microfeuilles, ainsi obtenu est
divisé en deux, en prenant les mêmes précautions de
stérilité que précédemment. Nous mettons ensuite
chaque morceau dans le milieu SP2 pour
l’enracinement.
c - Mise en terre de la plante.
La plante ainsi obtenue possède suffisamment de racines
pour être autonomes. Nous allons donc procéder
à la mise en terre de la plante. Nous extrayons
donc précautionneusement la plante du flacon. Sur la terre, nous
pouvons mettre un peu de milieu SP2
préalablement prélever du flacon sur la terre, pour renforcer les
chances de survie de la plante, qui sont à ce stade assez faible.
5° CONCLUSIONS.
Nous aboutissons donc à la conclusion au bout de ces quelques mois
d’expérience - après avoir réussi à obtenir
des plants de Saintpaulia - au fait que la culture in vitro permet la
création d’une plante identique à la plante mère.
Cette culture permet d’obtenir une plante à partir d’un
simple morceau de feuille, qui après, des boursouflures et des excroissances, dû à la multiplication et
à la différenciation cellulaire, va faire ses propres racines et être
autonome. L’avantage de cette culture est que
l’on peut obtenir des plantes plus rapidement que par voies naturelles et
cela indépendamment des saisons, de plus, en grande quantité,
dans de bonnes conditions. Mais en opposition à cela,
l’inconvénient de cette technique est le nombreimportant
d’échecs de cultures (surtout à notre échelle) qui
se produisent au cours des différentes étapes de cette
reproduction asexuée, avant la création d’une plante saine.
Mais à une plus grande échelle, nous pouvons cependant dire que
la culture in vitro est très bien
maitrisée de nos jours et que son efficacité n’est
plus à démontrer.
6° CRITIQUES.
Si de nombreuses personnes n’ont pas eu de Saintpaulia après cette
expérience, cela est dû au fait que cette
technique de mise en culture est très dure à réaliser dans
les bonnes conditions (à notre échelle en particulier). L’échec de ces cultures s’est produit à
tous les stades de l’expérience. Nous avons pu constater que certains fragments de feuilles sur les
milieux SP1 n’avaient pas pris, car ils ne touchaient pas assez la
gélose nutritive. On a également pu
observer des moisissures dans les flacons parce que les conditions de
stérilité n’avaient pas été
respectées.
Et lorsque les jeunes plantes avaient survécu
à tous ces dangers, il restait la mise en terre qui était le plus
grand risque. D’ailleurs d’autres plantes
n’ont pas survécu à cette dernière opération.
2. SUR QUELS VÉGÉTAUX ?
Le but de la culture in vitro des végétaux, est
d’obtenir à partir d’une plante, plusieurs autres plantes
génétiquement identiques à la première. Pour cela
nous cultivons un fragment de la plante initiale sur
un milieu nutritif artificiel.
Ici, nous avons tenté l’expérience avec un fragment de
feuille de Saintpaulia mais il aurait tout à fait été
possible defaire cette expérience avec une autre plante, car les
cellules végétales ont la propriété
d’être totipotentes, c’est-à-dire qu’elles sont
capables de régénérer un individu complet à partir
de n’importe quelle cellule de leur organisme. Il
aurait donc suffit de prélever un morceau quelconque d’un autre
végétal et de le cultiver in vitro pour avoir sa copie conforme.
C’est ce que nous allons essayer de démontrer avec
l’expérience suivante :
ÉTUDE DE LA MULTIPLICATION CELLULAIRE D’UN VÉGÉTAL.
OBJECTIF.
Nous étudions la multiplication cellulaire d’un
végétal autre que le Saintpaulia. Ici nous traitons le cas
d’un méristème (tissus végétal formé
de cellules indifférenciées, siège de divisions rapides et
nombreuses situé dans les régions de croissance de la plante) de
racines d’oignon pour essayer de démontrer que la multiplication
cellulaire est censée être la même pour tous les
végétaux et, pour aussi expliquer comment notre bout de feuille
initial à pu croitre et donner naissance à une plante
entière.
PRINCIPE
Nous procédons à une coloration des racines d’oignon pour,
pouvoir, ainsi observer les différents stades de la mitose (mode usuel
de division de la cellule vivante, assurant le maintien d’un nombre
constant de chromosomes), après que ce stade du cycle cellulaire est
été bloqué par un fixateur.
PROTOCOLE.
Préparation de cellules de racines
d’oignon (coloration de FEULGEN).
Les racines d’oignon ont été mises
en germination 4 à 5 jours avant la séance. Lorsque les racines
ont 1,5 cm de long, nous lescoupons à 1 cm de la pointe, puis nous les
séchons et nous les mettons dans le fixateur (l5 ml
d’éthanol absolu + 5 ml d’acide éthanoïque
glacial). Les cellules sont mortes, le fixateur bloque la
mitose. 24h avant la séance nous mettons 20 ml d’HCL N
(acide chlorhydrique à 1 mole par litre) à l’étuve,
à 60° C
PRÉPARATION DE LA FUSCHINE (colorant rouge).
- 1 g de fuchsine basique diamant dans 20 cl d’eau
distillée bouillante. Bien mélanger.
- Refroidir jusqu’à 50°C.
- Filtrer.
- Ajouter 20 ml d’HCl N et refroidir à
25°C.
- Ajouter 1 g de bisulfite de potassium. Boucher. Laisser
à l’obscurité.
Le jour de la séance, nous récupérons les apex (pointe,
sommet de la racine où se trouve les cellules
chromosomiques) sur un tamis et nous les rinçons sous un filet
d’eau. Nous les séchons sur un papier
filtre. Nous les mettons dans le HCl N (placé depuis 24h
à 60°C) pendant 12 minutes. Nous récupérons les
apex sur un tamis, Nous rinçons sous un filet
d’eau, nous les séchons sur un papier filtre et nous les
plaçons 15 minutes dans la fuchsine.
Avec le manche de l’aiguille lancéolée,
nous écrasons les apex pendant deux minutes. Nous montons entre
lame et lamelle dans l’acide
éthanoïque à 45%. Nous observons au
microscope.
RÉSULTATS.
Une cellule qui se divise correspond à une transmission de
l’information génétique. Cette division
s’opère en quatre phases :
- La phase G1, qui correspond à une croissance de la cellule durant
laquelle est synthétisé le matériel cellulaire.
- La phase S, au cours de laquelle la celluledouble son stock d’ADN
(synthèse de la deuxième chromatide).
- La phase G2, pendant laquelle la croissance cellulaire se poursuit.
- La mitose, processus qui aboutit à la division de la cellule
mère en deux cellules filles identiques.
On observe ainsi les stades de la mitose :
1. Prophase.
Condensation de la chromatine :
Les chromosomes sont visibles à l’état de filaments. Disparition de l’enveloppe nucléaire.
Apparition d’un fuseau de fibres entre deux pôles de la cellule.
2. Métaphase.
Les chromosomes se regroupent dans la plan équatorial au niveau du
centromère.
3. Début d'anaphase.
4. Fin d'anaphase.
Les deux chromatides de chaque chromosome
s’écartent l’une de l’autre.
Elles migrent vers les deux pôles de la cellule.
5. Télophase.
Les chromatides à chaque pôle retournent
à l’état de chromatine. Reconstitution
de l’enveloppe nucléaire.
Le fuseau de division disparait accompagné
d’une division du cytoplasme entre les deux noyaux fils.
CONCLUSION
Nous pouvons donc observer les différents stades de mitose pour les racines
d’oignon, la multiplication cellulaire s’opère donc bien chez
tous les végétaux, les caractéristiques
génétiques du végétal sont conservées ce qui
permet l’action éventuelle de la culture in vitro sur ces
végétaux. De plus, cette observation explique le fait que notre
explant a pu se développer dans le milieu SP1.
Si les microfeuilles ont augmenté cela est
uniquement dû à la multiplication des cellules.